Le cerveau à tous les niveaux :
un exemple d’outil pour vulgariser les
sciences cognitives
Je remercie Guillaume
Chicoisne de m’avoir invité à venir vous parler pendant la prochaine demi-heure
du site web Le Cerveau à tous les Niveaux (https://lecerveau.mcgill.ca/flash/index_d.html#
) que j’ai conçu et que je coordonne
depuis 5-6 ans maintenant.
J’ai toujours mon excuse
classique en commençant une présentation orale comme celle-ci en disant que ce
n’est pas mon métier d’être conférencier, mais après tous les efforts que vous
avez déployé cet après-midi pour communiquer vos résultats scientifiques je
crois je peux moi aussi me forcer un peu…
PP1 :
L’idée de la présentation, c’est
donc de vous donner un exemple d’un outil que j’espère adapté à la
vulgarisation scientifique des sciences cognitives.
PP2 :
Les sciences cognitives, comme vous le savez, sont nées de la mise en commun
des savoirs de plusieurs disciplines, et vous en représentez plusieurs
aujourd’hui, que ce soit la
linguistique, l’informatique, la philosophie, la psychologie ou les
neurosciences.
Il s’agit donc d’un domaine très multidisciplinaire, ce qui
n’est pas surprenant étant donné l’objet complexe de son étude, c’est-à-dire
ceci :
PP3 :
Le cerveau humain
PP4 :
Ou plutôt de ça : un
cerveau dans un corps
PP5 :
D’autres diraient en fait
qu’il faut aussi inclure l’environnement dans lequel bouge ce corps
PP6 :
Et tout ça s’influence bien
entendu en des boucles de rétroaction complexes entre l’environnement, le
cerveau et le corps
PP7 :
La vulgarisation scientifique, c’est-à-dire l’explication au grand public des
bases et des avancées d’un domaine scientifique, pose déjà un défi important
quand il s’agit d’une discipline spécialisée (comme la physique des matériaux,
la météorologie ou la microbiologie) alors imaginez quand il s’agit d’un
domaine complexe et multidisciplinaire comme les sciences cognitives !
Dans la demi-heure qui suit,
je vais donc tenter d’identifier
certains de ces défis et les réponses que j’ai tenté d’y apporter à travers
le site web le cerveau à tous les niveaux. (aller à https://lecerveau.mcgill.ca/flash/index_d.html#
)
PP8 :
Commençons donc très
largement avec le choix du média :
un site web sur Internet. Il existe
de nombreux médias pour parler de la science (livres, films, etc) mais le web
offrait pour moi d’indéniables avantages :
Vulgariser des
connaissances, c’est vouloir les rendre facilement accessibles :
-
Accessibilité, ce qui n’était pas tout à fait le cas quand j’ai conçu le site en 2000
(33% des foyers québécois étaient alors branchés sur Internet), et quand j’ai mis
en onde le site en 2002 (42%), mais avec 66% des foyers québécois branchés en
2006, et sur ce nombre, 86% à haute vitesse, on peut dire qu’un site web sur
Internet est maintenant grandement accessible);
-
Gratuité du service (pas de support matériel coûteux
comme un livre qui entraîne des coûts d’achat pour l’utilisateur à part l’ordinateur
et le branchement Internet en voie, donc, de devenir un utilitaire de base
comme le téléphone);
-
24h sur 24, partout dans le monde
PP9 :
Autres
avantages d’Internet pour vulgariser un sujet complexe :
-
possibilité d’animer des schémas (en plus de l’image et du texte);
-
langage hypertexte (html) permettant de faire des « liens » avec
d’autres pages du site, brisant ainsi le carcan du déroulement linéaire du
langage, ce qui est précieux quand on parle d’un système complexe comme le
cerveau;
-
des liens possibles aussi vers d’autres sites
web rendant ainsi accessible tout le
savoir disponible sur Internet
PP11 :
Comment alors structurer un site qui aspire à traiter
de tous les comportements pouvant découler de l’activité du cerveau humain ? (aller
à https://lecerveau.mcgill.ca/flash/index_d.html#
pour voir les 12 grands thèmes de la page d’accueil)
Mais avant d’aborder cette
question, une petite parenthèse sur le financement
du site. Quand j’ai cherché du financement pour le site, je me suis souvent
fait dire que c’était mal défini comme projet, que c’était trop vaste, qu’il
faudrait que je cerne davantage mon sujet en faisant par exemple un site sur la
vision ou le mouvement. Le problème, c’est que des sites comme ça il y en avait
déjà beaucoup, et de très bons en plus, alors que moi ce qui m’intéressait et
que je trouvais qu’il manquait c’était un site capable d’embrasser tous le
spectre des comportements humains et de faire des liens entre ces différents
comportements qui tous sont, après tout, issus du cerveau.
Pour clore sur la petite
histoire du financement du site, il a fallu que je m’adresse directement au
directeur d’un des 13 Instituts de recherche en santé du Canada, celui des
neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies, pour que ma démarche
soit enfin comprise et subventionnée depuis ce jour par l’INSMT.
PP12 :
J’aurais pu le faire comme un livre de référence, en
m’inspirant d’un bon « textbook » de neuro, en suivant les grands
chapitres classiques qu’on retrouve dans ce genre d’ouvrage.
Ce genre de présentation a
les défauts de ses qualités, c’est-à-dire que sa nature exhaustive peut être un
peu rébarbative pour le néophyte. Ceci dit, son caractère systématique, qui va
souvent des rudiments du fonctionnement cellulaire jusqu’aux fonctions
supérieures en passant par les systèmes sensoriels et la motricité, donc présente
les mécanismes cognitifs de manière logique mais encore une fois peut-être un
peu aride pour les profanes.
Je ne dis pas que cette
façon est mauvaise, elle est même je pense assez bonne pour un livre de
référence pour les étudiants aux études supérieures, mais de même que le monde
n'est pas structuré en catégories prédonnées que nos perceptions nous
indiqueraient telles quelles, de même je pense
que ce type de présentation
n’est pas nécessairement la seule
possible pour présenter le cerveau et les sciences cognitives au grand
public.
PP13 :
Autre petite parenthèse pour rappeler que pour plusieurs
biologistes comme Gérald Edelman par exemple,
la catégorisation constitue
l’activité élémentaire par laquelle l'organisme vivant s'inscrit dans le monde.
PP14 :
Pour lui, un des processus
fondamental qui nous permet de construire une image spécifique de notre
environnement est l’aptitude à procéder
à des catégorisations perceptive, i.e. à des découpages du monde par notre cerveau. Nos mémoires contiennent
ainsi une grande quantité de catégories mémorisées et c’est à travers ces
catégories, en les mettant en relation les unes avec les autres, que nous
parvenons à construire des concepts et à nous faire une certaine idée du monde.
PP15 :
Si cela est vrai, c’est donc
dire que la façon dont nous allons
structurer les différents chapitres ou les différents thèmes à travers
lesquels on veut parler du cerveau et du comportement humain risque fort d’influencer l’idée même que
les lecteurs du site vont se faire du fonctionnement du cerveau en
fréquentant le site.
PP16 :
D’où l’espèce de règle que
j’ai essayé d’appliquer avec ce site, qui est une conséquence logique, en fait,
qui découle du constat que je viens de faire sur la catégorisation, à savoir qu’on peut inclure déjà, dans la structure
même, dans les catégories même et dans l’ergonomie même du site, des notions
sur lesquelles on voudrait insister parce qu’elle nous semblent importantes.
Pour que les gens aient, à
défaut d’une idée plus juste du fonctionnement du cerveau, du moins une idée
peut-être moins fausses que celles couramment répandues dans la population
(comme par exemple le fameux mythe du
10% de notre cerveau qui serait véritablement utilisé qui est l’une des
questions que l’on me pose encore souvent et qui donne une idée d’où partent
encore la plupart des gens quand il est question de connaissances sur le
cerveau)…
PP17 :
Voilà donc un critère
important qui m’a guidé pour établir ces 12 grandes catégories qui constituent les 12 grandes portes d’entrée
du site et qui aspirent à couvrir l’ensemble des comportements humains.
PP18 :
Parmi les critères qui m’ont
aidé à déterminer ces 12 grands thèmes, il y a :
-
le fait d’attirer
l’attention sur certains phénomènes qui m’apparaissent particulièrement
important dans la compréhension de nos comportements,
-
le fait qu’ils
soient susceptibles d’évoquer tout de suite quelque chose chez le lecteur (si
les grandes portes d’entrée du site ne disent rien au lecteur, on est mal
parti…);
-
certains
« must » qui étaient dans le mandat des Instituts comme l’importance
de certaines pathologies dans la population ;
-
et toutes sortes
d’autres contraintes de regroupement ou simplement d’espace.
Il
serait trop long pour moi de justifier ici les raisons qui m’ont amené à
choisir ces 12 thèmes-là en particulier (aller au https://lecerveau.mcgill.ca/flash/index_d.html ). J’aimerais
cependant vous donner quelques exemples de justificatifs du moins pour les
premiers thèmes,
Très
rapidement alors, le premier thème que j’ai appelé Du simple au complexe, avec ses 2 sous-thèmes Anatomie des
niveaux d’organisation et
Fonction des niveaux d’organisation, fait office des premiers chapitres
dans les textbooks, c’est-à-dire qu’on va y retrouver une présentation de
l’anatomie générale du système nerveux, des mécanismes cellulaires de la
transmission de l’influx nerveux, de la transmission synaptique, etc. C’est donc le thème le plus
« classique » ou encyclopédique du site si l’on veut, mais néanmoins très
pratique pour y pointer des liens à partir des autres thèmes vers les processus
fondamentaux qui y sont exposés.
On a ensuite un thème intitulé : Au coeur de la mémoire, un sujet qui suscite toujours beaucoup de curiosité de la part des gens, et qui
se trouve de surcroît au coeur de toute notre activité cognitive.
On a ensuite un thème intitulé : Le plaisir et la douleur qui n’a pour l’instant que les sous-thèmes La quête des plaisirs et Les paradis artificiels, la douleur étant
l’un des prochains sous-thèmes que j’aimerais rédiger dans l’année qui vient.
Pour les quelques thèmes qui suivent, vu le peu de
temps qu’on a, je vais m’en remettre bassement à des arguments d’autorité pour
appuyer mes choix, par l’entremise d’un petit festival de la citation qui
commence par celle-ci de Michel Cabanac :
PP19 :
«Le plaisir pourrait bien être la monnaie
d'échange utilisée par notre cerveau pour évaluer la rentabilité de chaque
comportement dans une situation donnée. Lorsqu'il y a conflit entre plusieurs
comportements et que nous devons choisir, nous agissons alors de façon à
maximiser le plaisir». - Michel Cabanac.
Cela nous amène donc naturellement à parler des émotions (aller au https://lecerveau.mcgill.ca/flash/index_d.html ).
Depuis son livre L’erreur de Descartes. La raison des émotions, Antonio Damasio soutient l'idée que les émotions jouent un rôle
fondamental dans l'élaboration des processus cognitifs.
PP20 :
<< [le
cortex pariétal et insulaire] reçoivent des messages les informant de ce qui se
passe dans votre corps moment après moment […]
Puisque le cerveau est le
public obligé du corps, la perception
des émotions l'emporte sur les autres processus perceptifs. Et puisque
elle se développe en premier, elle
constitue un cadre de référence pour ce qui se développe ensuite et par là,
elle intervient dans tout ce qui passe dans le cerveau, et notamment dans le
domaine des processus cognitifs. Son influence est immense. >>
- Antonio Damasio, L'erreur de Descartes. La raison des émotions
Puis
vient un thème intitulé Le bricolage de
l'évolution (aller au https://lecerveau.mcgill.ca/flash/index_d.html ). Pourquoi consacrer un thème entier à
l’évolution ?
PP21 :
" Rien
n’a de sens en biologie, si ce n’est à la lumière de l’évolution ".
Ce
célèbre aphorisme de Théodore Dobzhansky (1900 – 1975)
révèle bien ce qu’est la théorie de l’évolution pour un biologiste : le
cadre conceptuel au sein duquel toute donnée scientifique trouve tout son sens.
PP22 :
"L'évolution
ne tire pas ses nouveautés du néant. Elle travaille sur ce qui existe déjà. […]
la sélection naturelle opère à la manière non d'un ingénieur, mais d'un
bricoleur ; un bricoleur qui ne sait pas encore ce qu'il va produire, mais
récupère tout ce qui lui tombe sous la main […]"
(François Jacob / né en 1920 / Le jeu des possibles / 1981)
PP23 :
Comment, par exemple, comprendre
l’étrange intrication des différentes structures cérébrales et la nomenclature
associée,
si l’on n’a pas une petite idée de la longue
évolution qu’il y a derrière, en comparant par exemple notre cerveau avec celui
d’autres espèce.
Donc encore une fois, l’évolution,
qui est souvent traitée en toile de fond dans les ouvrages sur le cerveau, j’ai
voulu lui consacrer un thème au complet pour insister sur l’importance d’avoir
toujours une perspective évolutive.
(aller au https://lecerveau.mcgill.ca/flash/index_d.html ) Ensuite on enchaîne avec : Le corps en mouvement, Les détecteurs sensoriels, Les troubles de l'esprit, Etc, etc. je vais m’arrêter ici.
On va maintenant continuer
notre visite en allant voir comment sont organisées les pages de contenu du site.
Mais pour l’instant, entrons
donc dans un de ces 12 thèmes, par exemple le premier intitulé Du simple au complexe (cliquer sur le
thème https://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_01/d_01_cr/d_01_cr_ana/d_01_cr_ana.html
).
Je présente souvent la
genèse de ce site comme étant le fruit des frustrations
accumulées au cours des 10 années où j’ai travaillé en vulgarisation
scientifique autour du cerveau. Frustrations qui j’ai tenté de résoudre en
partie, comme je vous l’ai expliqué tantôt, par la structure même du site. Et
vous allez voir que les deux boîtes de
navigation qui vont permettre de se promener dans des pages de contenu, celle
ici des niveaux d’explication et celle-là des niveaux d’organisation, sont des
réponses directes à deux de ces grandes frustrations.
PP24 :
La première de ces frustrations découle des contraintes d’écritures liées aux
différents niveaux de connaissance du public dans les domaines qui nous
concernent ici.
•
2 choix:
–
on pousse la vulgarisation, mais on coupe les
coins (trop) ronds
–
on garde le jargon pour
plus de précision, mais on perd les profanes
(Revenir à Du simple au complexe https://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_01/d_01_cr/d_01_cr_ana/d_01_cr_ana.html
)
D’où l’idée d’offrir au
lecteur le choix du
niveau d’explication qui lui convient
grâce à cette boîte des niveaux d’explication.
Si l’on prend donc ici le
sujet qui présente l’anatomie générale du cerveau, on voit que c’est très
simple au niveau débutant (on ne
présente que les 4 grands lobes), mais si on va au niveau intermédiaire (cliquer), on a un peu la même disposition de la
page, mais cette fois-ci on a une coupe sagittale du cerveau qui dévoile
quelques grandes structures internes (en cliquer quelques unes); et si l’on
clique sur avancé, on retrouve
encore une fois la présentation macroscopique du cerveau, mais avec cette
fois-ci on donne encore plus de précision en présentant la nomenclature
utilisée par les chercheurs pour regrouper ces différentes structures
cérébrales selon leur origine embryologique et phylogénétique.
Donc c’est le même sujet (c’est toujours le cerveau dont on parle aux 3
niveaux (redescendre les 2 autres)), mais
qui est abordé avec de plus en plus de précision de débutant à avancé en
passant par intermédiaire.
Je vous signale aussi en
passant que je mets presque toujours, à l’intérieur même du texte d’un niveau
donné, un hyperlien susceptible
d’attirer le lecteur vers le niveau suivant, lui donner le goût, en quelque
sorte d’en savoir plus. Ici par exemple on peut lire « Un cinquième
lobe n’est visible que si l’on pénètre à l’intérieur du cerveau », et
en cliquant de dessus, on arrive au niveau intermédiaire qui nous montre ce 5e
lobe, qui est ici le lobe cingulaire ou lobe limbique. De même, on peut lire qu
niveau intermédiaire ici que « Les chercheurs regroupent ces structures de
différentes façons. » et ce lien vous « aspire » en
quelque sorte vers le niveau avancé.
Donc un souci d’offrir différents
niveaux de difficulté à différents public, mais
aussi une façon d’apprivoiser lentement et progressivement le lecteur néophyte
au niveau débutant sans le décourager avec le jargon et les concepts abstraits,
puis, tranquillement, insidieusement même je dirais, de le tirer vers les niveaux
supérieurs, vers plus de connaissances.
Et pour moi ça c’est de la pédagogie
de base appuyée par les connaissances que les sciences cognitives nous
apportent des phénomènes d’apprentissage
et de mémoire, entre autre qu’il s’agit de phénomènes très associatifs, où il
est toujours plus faciles d’arrimer de l’inconnu sur du connu, et qu’en y
allant progressivement comme ça par niveau, on s’assure que le contenu de
chaque niveau peut s’attacher à quelque chose qui a été compris et consolidé
dans les réseaux de neurones du cerveau du lecteur, et ce, à chaque étape.
PP25 :
J’en arrive maintenant à
vous parler d’une seconde « grande
frustration » que j’ai rencontrée durant mes années de journalisme
scientifique, à savoir qu’on est souvent appelé, à cause des contraintes de
temps et d’espace propres aux différents médias, à ne traiter un sujet relié au cerveau qu’à un ou deux niveaux
d’analyse seulement.
Si l’on prend par exemple une découverte en imagerie
cérébrale sur une région impliquée dans la mémoire à long terme, on nous
demandera bien souvent d’expliquer ce qu’est en gros la mémoire à long terme et
en quoi l’activation de cette région nous apprend quelque chose sur ce
phénomène. Ceci étant, on reste un peu sur sa faim en se disant que l’on donne
une image assez partielle de ce qu’implique véritablement la mémoire à long
terme, en particulier de tous les processus connus au niveau cellulaire et
moléculaire.
PP26 :
Et l’inverse est aussi
vrai : la découverte d’un gène qui
semble jouer un rôle dans la maladie d’Alzheimer ne prend tout son sens, il
me semble, que si on prend le temps d’expliquer quels sont les
neurotransmetteurs, les circuits de neurones et les structures cérébrales
macroscopiques qui sont affectées, sans oublier les conséquences sociales de
cette pathologie. Mais bien souvent, comme je l’ai dit, on nous demande de nous
limiter à expliquer l’action du gène, autrement dit de nous coller sur l’arbre,
ce qui nous empêche de voir la forêt…
D’où l’idée de cette seconde
boîte de navigation, celle des niveaux d’organisation, pour
pallier à cette lacune.
(revenir à Du simple au complexe https://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_01/d_01_cr/d_01_cr_ana/d_01_cr_ana.html
)
PP27 :
Deux petites citations
là-dessus. Quand on parle de systèmes
vivants :
« Toute définition [de la vie] doit tenir compte de la notion de niveaux d'organisation structurels, d'émergence,
d'homéostasie, d'entropie et de métabolisme. »
- Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Vie
« Tous les niveaux
d'organisation sont donc des systèmes fermés dont l'ouverture ne devient
possible que par leur inclusion dans un plus grand ensemble, d'un niveau
supérieur d'organisation, à condition qu'une information puisse circuler entre
ces niveaux, transformant ainsi le système fermé (ou régulateur) que constitue
un niveau, en servomécanisme. »
-
Henri Laborit
On le voit, la notion de
niveau d’organisation doit beaucoup au
mouvement cybernétique qui a vu le jour à partir des années 1950 et qui a
influencé plusieurs biologistes. Parmi
ceux-ci, un des grands du XXe siècle, dont la pensé est encore trop méconnue,
demeure pour moi Henri Laborit qui a très bien montré à travers plusieurs
de ses livres comment on ne peut penser les êtres vivants, et donc l’humain,
sans constamment avoir à l’esprit les multiples niveaux d’organisation qui les
constituent.
La notion de niveau
d’organisation est à ce point centrale dans l’étude des systèmes vivants que des colloques entiers y sont consacré,
comme celui-ci qui a eu lieu en 2001 et dont j’ai trouvé les traces sur
Internet :
PP28 :
http://www.necker.fr/sfbt/Seminaire01.html
XXIème Séminaire de la
Société Française de Biologie Théorique
Les Niveaux d'Organisation en Biologie :
Enjeux et Perspectives
PP29 :
Pourtant, on n’en parle souvent
que très peu dans les manuels scolaires. Par exemple, dans le livre d’Elaine Marieb, Biologie humaine : Anatomie et
physiologie, qui sert de livre de référence dans plusieurs cégep au Québec, on
consacre tout au plus une page et demie au tout début du livre à la question
des niveaux d’organisation du vivant pour un livre qui compte plus de 700
pages.
PP30 :
Ou alors quand on en parle,
on en parle souvent mal.
Par exemple, l’analogie
employée avec les poupées russes
(mettre l’image) apparaît très problématique car chaque poupée peut conserve sa
structure si elle est prise isolément des autres, ce qui n’est évidemment pas
le cas d’une cellule hors de son organe ou d’un enzyme hors de sa cellule (à
moins de lui fournir un milieu équivalent, et même encore là, elle n’a pas
toutes les informations requises pour bien fonctionner).
Voilà donc pourquoi, comme
je l’expliquais au début de ma présentation, j’ai cru bon d’inclure cette
notion de niveau d’organisation dans la structure même du site par l’entremise
de cette seconde boîte de navigation.
(Revenir à Du simple au complexe https://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_01/d_01_cr/d_01_cr_ana/d_01_cr_ana.html
)
J’ai évidemment dû
restreindre le nombre de ces niveaux d’organisation qui sont assez nombreux,
mais j’en ai retenus 5 qui vont du moléculaire
au social, en passant par le cellulaire, le cérébral et le psychologique.
Concrètement, le lecteur du
site peut donc, en s’appropriant cette boîte de navigation, prendre le réflexe quand il lit sur un
phénomène à un niveau donné, d’aller voir ce qui se passe en même temps à un
niveau inférieur ou à un niveau supérieur.
(Et, petite parenthèse, je sais que les gens qui reviennent plusieurs fois
sur le site utilisent de plus en plus cette boîte de navigation puisque c’était
l’une des questions d’un sondage en
ligne qui a été sur le site en février dernier et qui montrait assez
clairement que les habitudes de
navigation changent avec l’utilisation du site, pour aller vers une
utilisation plus systématique des boîtes de niveau d’explication et
d’organisation.)
Chaque sujet du site, en
plus d’être documenté à 3 différents niveaux de difficulté est donc aussi systématiquement
exploré à 5 niveaux d’organisation.
Tout simplement, comme je le dis souvent, parce qu’avec le cerveau, à chaque
fois qu’il se passe quelque chose à un niveau, il se passe toujours, en même temps autre chose à tout les autres
niveaux et une compréhension globale du comportement humain implique que
l’on prennent en compte l’ensemble de ces phénomènes dans leur simultanéité.
Regardons à l’aide d’un
exemple ce que ça donne concrètement :
Si l’on se met au niveau intermédiaire et que l’on prend par
exemple le thème sur le langage, qui
est une fonction supérieure au cœur des sciences cognitives, on va vous parler
au niveau cérébral https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_10/i_10_cr/i_10_cr_lan/i_10_cr_lan.html
différentes aires cérébrales impliquées dans le langage. Si l’on descend au
niveau cellulaire https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_10/i_10_cl/i_10_cl_lan/i_10_cl_lan.html
on pose la question du rôle possible des neurones miroirs dans
Sachant cela, on peut aussi
remonter au-delà du niveau d’organisation cérébral pour tenter de comprendre au
niveau psychologique https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_10/i_10_p/i_10_p_lan/i_10_p_lan.html
quels sont les liens entre pensée et langage.
On peut enfin aller explorer
au niveau social https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_10/i_10_s/i_10_s_lan/i_10_s_lan.html
toutes les théories
concernant les mécanismes par lesquels le langage a pu émerger chez l’être
humain.
Et bien entendu, là on a
exploré les différents niveaux d’organisation en demeurant constamment au
niveau d’explication intermédiaire, mais un lecteur aurait pu à tout moment redescendre au niveau débutant pour apprendre
d’abord qu’on distingue deux grandes groupes de théories, les théories vocales
et les théories gestuelles, ou au contraire remonter au niveau avancé https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_03/a_03_s/a_03_s_que/a_03_s_que.html pour rentrer dans la question de savoir si le
langage est né à différents endroits (polygénisme) ou à un seul (monogénisme).
Du point de vue de l’auteur,
si vous me suivez bien, cela veut donc dire que chaque pour chaque sujet abordé
dans le site, je dois écrire
automatiquement 15 pages, c’est-à-dire 3 niveaux d’explication par 5
niveaux d’organisation. Cela exige donc un travail supplémentaire au niveau de
l’écriture car il faut d’une part comprendre assez bien son sujet pour pouvoir
distinguer quels sont les notions et les concepts qui peuvent être mis au
niveau débutant, puis intermédiaire, et avancé; mais aussi quels sont les
aspects du sujets qui pourront être traités à chacun des niveaux
d’organisation.
Je ne dis pas ça pour me
plaindre (quoi que ça fait toujours du bien de se plaindre un peu…) mais pour montrer
qu’il y a un prix à avoir de telles contraintes structurelles pour la rédaction
du contenu. Ceci dit, ce prix n’est pas trop cher payé si je me fie aux
nombreux mots d’appréciation que je
reçois par courriel à chaque semaine et qui très souvent mentionnent la
navigation par niveaux comme l’une des caractéristiques les plus appréciées
dans le site.
Donc juste pour conclure
là-dessus, je pense qu’on peut effectivement inclure quelques notions
fondamentales d’une discipline dans la forme ou la structure même du site, et
que si d’une part ces contraintes amènent une plus grande difficulté de
rédaction, les effets produits sur le lecteur sont toutefois proportionnels à ces efforts supplémentaires.
Quelques
mots sur d’autres caractéristiques de
cet outil de vulgarisation scientifique qui sont peut-être moins originales,
mais dont on peut également tirer parti pour donner une meilleure idée d’un
système complexe comme le cerveau.
PP31 :
D’abord l’utilisation des hyperliens. L’avantage du langage html
(Hypertext
Markup Language) d’un site web c’est
bien sûr de pouvoir faire des liens cliquables vers d’autres pages web. À
partir de là, on peut distinguer deux types de lien : ceux qui pointent
vers des pages du même site web et ceux qui nous mènent à d’autres sites web.
Or chaque site sur Internet
adopte ses propres règles quant à l’utilisation des liens vers des pages du
même site ou d’autres sites.
Plusieurs sites ne font pas la différence entre les deux et quand
on clique un lien, il faut parfois regarder l’adresse du site pour voir si on
est toujours dans le même site. Cette confusion peut être accentuée quand
tous les liens, internes et externes, s’ouvrent
indistinctement dans une nouvelle fenêtre, ou encore dans la même fenêtre du
navigateur. Ou encore, on cherche à clarifier le tout en créant une section « Liens » où l’on
accumule tous les liens vers d’autres sites.
Dans le Cerveau à tous les
niveaux, j’ai adopté l’approche suivante :
-
les mots ou les
expressions en hyperlien dans le texte sont toujours des hyperliens qui
renvoient à des pages de notre site web et elles s’ouvrent dans la même fenêtre
du navigateur (tout comme quand on change de page à l’aide des boîtes de
navigation); donc on a le sentiment de se promener dans les pages du même livre,
si vous voulez.
-
les liens vers
d’autres sites web sont identifiés par des petites capsules de couleur dans la
marge de gauche de chaque page; elles s’ouvrent dans une nouvelle fenêtre du
navigateur pour bien marquer qu’on est « ailleurs »; et finalement il
n’y a pas de page « Liens » dans le Cerveau à tous les niveaux parce
que des liens externes pertinents à chaque page de contenu sont choisi et placé
dans la marge de gauche de cette même page, ce qui permet d’avoir accès plus
simplement à un complément d’information.
(aller sur le site)
-
À noter
aussi que les capsules sont identifiées débutantes, intermédiaires ou avancées
avec le même code de couleur que les
pages pour donner une idée au lecteur du niveau de précision qu’il y trouve.
PP32 :
-
Notez aussi
qu’on distingue 5 différentes sortes de capsules :
- des capsules expérience qui exposent la méthodologie et les résultats
d’expériences clés reliées au sujet
- des capsules histoire qui rappellent des événements historiques importants
concernant un sujet
- des capsules outil qui présentent des appareils ou des techniques utilisées
pour étudier le phénomène
- des capsules chercheur qui font découvrir un chercheur ou une chercheuse qui
a travaillé ou qui travaille sur le sujet
- des capsules lien qui sont comme on l’a dit des liens vers d’autres sites donnant
des informations complémentaires sur le sujet
Et toutes
ces catégories de capsules peuvent être soit
des capsules originales écrites par moi (si je ne trouve pas l’information
que je veux passer déjà disponible sur Internet); ou soit des liens vers des sites externes déjà bien spécialisé sur
l’histoire de telle découverte ou la biographie de tel chercheur (auquel cas je
ne réinvente pas la roue et je les mets en lien directement).
PP33 :
L’idée des capsules était de
contrer une autre troisième grandes
frustrations (comme vous le voyez, je suis un grand frustré…), qui est
celle de l’image de la science qui est souvent véhiculée par les grands médias
comme une belle entreprise qui avance tout le temps, comme ça, sans effort, de
découverte en découverte, et qui semble être faite presque par des anges, ou en
tout cas par des être désincarnés, hors de toute contrainte culturelle, sociale
ou économique.
Et cette conception de la
science se reflète dans les enquêtes faites auprès de la population qui montrent
à quel point les gens voient la science comme une entreprise intemporelle,
universelle, descriptive et immunisée de toute idéologie.
PP34 :
Or nos savoirs scientifiques,
il faut le rappeler, sont davantage constitués d'hypothèses que de vérités, de
controverses que de certitudes, de construction que de découvertes. Et quand
découvertes il y a, elles sont bien davantage le fruit d'intuitions, de
tâtonnements et de travail acharné que d’une démarche d’une froide logique ou
d’un coup de génie.
C'est donc
cette image beaucoup plus réelle de la pratique scientifique qu’on veut
présenter ici grâce à des capsules " histoire " qui relateront par
exemple les hypothèses et les tâtonnements à l’origine d’une avancée
scientifique; grâce à des capsules « chercheur » qui montreront à
travers les biographies de ceux qui font la science qu'ils ne sont pas toujours
des êtres froids et rationnels mais peuvent aussi parfois être très passionnés,
émotifs, compétitifs ou coopératifs. Humains, quoi…
PP35 :
Voilà donc pour
l’information complémentaire données par les capsules, que je distingue de
celle données par les nombreux encadrés
que l’on retrouve presque à chaque pages du site en ce sens que les encadrés
constituent un bref complément d’information propre au sujet d’une seule page,
alors que les capsules sont souvent plus longue et plus générale et, vue leur
nature de capsule justement, peuvent être ajoutées à plusieurs pages du site
sans trop l’encombrer.
Une autre caractéristique du
site que vous avez peut être déjà remarqué : une page de contenu, à
un niveau d’explication et d’organisation donné, peut comporter plus d’un sujet, souvent 2 ou 3 et
parfois même jusqu’à 5 sujets comme ici https://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_08/d_08_p/d_08_p_anx/d_08_p_anx.html
au niveau psychologique des
troubles anxieux ou 5 syndromes sont expliqués (les passer vite)
Et évidemment, si l’on
change de niveau d’explication en allant par exemple au niveau intermédiaire https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_08/i_08_p/i_08_p_anx/i_08_p_anx.html
on retrouve plus de détail sur chacun de ces sujets.
(tiens, ça c’est moi ici…)
Vous aurez peut-être
remarqué aussi cette troisième boîte de navigation ici, celle des sous-thèmes. Ici par exemple on est au
niveau intermédiaire psychologique des troubles anxieux mais on peut aussi
aller au niveau intermédiaire psychologique de l’autre sous-thème de ce thème,
la dépression et la maniaco-dépression, en cliquant sur ce sous-thème.
Les sous-thèmes ou sous
catégories des 12 grands thèmes, c’est
ce qui permet au site de grandir. Car une fois que les 12 thèmes de la page
d’accueil seront ouverts (c’est-à-dire je l’espère cet automne avec l’ouverture
du dernier thème sur la conscience), je continuerai avec l’ouverture régulière
de nouveaux sous-thèmes qui pourront s’ajouter dans cette boîte qui peut
s’allonger. À terme, j’aimerais que chaque thème ait au moins 3-4 sous-thèmes.
Ça va faire beaucoup
d’information et il y en a déjà beaucoup (en octobre 2006, le site avait près
de 450 pages de contenu), d’où
l’importance d’inclure un moteur de
recherche interne au site que vous retrouvez au bas de chaque page, de même
qu’un plan du site qui recense
systématiquement, thème par thème, l’ensemble des sujets traités pour chacun
des différents niveaux d’organisation (et chaque sujet est évidemment cliquable
pour donner accès directement à la page en question).
Alors
voilà, j’aimerais maintenant terminer cette présentation en faisant avec vous en
faisant une petite
promenade dans le site pour donner un
exemple de ce que donne la navigation particulière de ce site.
Rapidement, donc, on a d’abord
ce premier thème intitulé Du simple au
complexe avec
ses 2 sous-thèmes Anatomie des niveaux
d’organisation et Fonction
des niveaux d’organisation
C’est le thème, comme je l’ai mentionné, qui fait
office des premiers chapitres dans les textbooks. Si l’on va par exemple dans fonction des niveaux d’organisation (et
si on se place par exemple au niveau intermédiaire),
on va y retrouver au niveau cérébral
deux sujets : 1) le cerveau câblé (qui est souvent la première image qui
vient souvent en premier dans la tête des gens) https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_01/i_01_cr/i_01_cr_fon/i_01_cr_fon.html#1 et 2) le cerveau hormonal https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_01/i_01_cr/i_01_cr_fon/i_01_cr_fon.html#2
C’est l’Homme neuronal de Changeux versus la
Biologie des Passions de Jean-Didier Vincent pour ceux qui auraient lus ces
deux classiques…
Et si l’on suit le lien de ce dernier paragraphe qui
dit : Chacun de ces groupes de neurones projettent leurs axones dans de vastes régions du système
nerveux central et modulent ainsi de nombreux comportements…https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_01/a_01_cr/a_01_cr_fon/a_01_cr_fon.html#2
on arrive au niveau avancé et l’on voit les projection axonales de ces noyaux
de neurones neuromodulateurs.
Au niveau
cellulaire maintenant, 2
sujets toujours : 1) la communication neuronale https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_01/a_01_cl/a_01_cl_fon/a_01_cl_fon.html
, avec les différents événements ioniques associés au potentiel d’action ;
et 2) la myélinisation des axones https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_01/a_01_cl/a_01_cl_fon/a_01_cl_fon.html#2
qui permet d’accélérer de beaucoup la conduction nerveuse.
Au niveau
moléculaire, encore 2 sujets:
1) la conduction nerveuse https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_01/a_01_m/a_01_m_fon/a_01_m_fon.html
, avec le détail de la séquence d’activation des différents canaux ioniques
associés au potentiel d’action ; et 2) la transmission synaptique https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_01/a_01_m/a_01_m_fon/a_01_m_fon.html#2
et ses différentes étapes également.
Mais là, si vous êtes comme moi, vous commencer à
trouver ça platte un peu les notion fondamentales, alors vous lisez que
« l'entrée
de sodium dans le neurone post-synaptique. [ Celle-ci ] s'accompagne d'une
dépolarisation de la membrane et donc d'une excitation neuronale. L'ouverture
des canaux chlore, des récepteurs du GABA ou de la glycine,
entraînent pour leur part une hyperpolarisation de la membrane et donc une
inhibition neuronale.
Et sans savoir trop pourquoi, ça
vous intrigue cette histoire de récepteur GABA qui laisse rentrer du chlore
dans la cellule… Alors vous exercez votre droit le plus strict qui est de pouvoir
cliquer sur un lien pour avoir plus de
détail sur ce sujet.
Vous vous retrouvez donc dans un
sujet qui s’intitule justement le
récepteur GABA https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_04/a_04_m/a_04_m_peu/a_04_m_peu.htm#2
Si vous jetez un coup d’œil où vous avez abouti, vous êtes au
niveau moléculaire avancé du sous-thème sur la peur.
Et vous avez 3 représentations schématiques du canal en question. Vous lisez un peu et vous y apprenez que : En plus des sites de fixation primaire au GABA, le récepteur GABA-A comporte d'autres sites secondaires pour des molécules modulatrices de l'effet du GABA (benzodiazépines, barbituriques, convulsivants, stéroïdes, alcool).
Hummm… intéressant, que vous vous dites…
D’autant plus que l’heure du cocktail approchant, vous vous dites qu’il serait peut-être intéressant de suivre ce lien ici sur l’alcool… https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_m/i_03_m_par/i_03_m_par_alcool.html#drogues
On arrive donc au niveau moléculaire intermédiaire
du thème sur le plaisir et la douleur, sous-thème les paradis artificiels
et… L’animation montre l’exemple de l’effet de l’alcool sur
une synapse au GABA (qui est l’un de ses nombreux effets).
Avec l’animation, on voit que le GABA a pour effet de diminuer l’activité neuronale en permettant aux ions chlore de pénétrer à l’intérieur du neurone post-synaptique. Le chlore, porteur d’une charge électrique négative, contribue à rendre le neurone moins excitable.
(avec le seconde partie
de l’animation, on constate que…) Cet effet
physiologique sera amplifié par la fixation d’alcool sur le récepteur,
probablement en permettant au canal ionique de rester ouvert plus longtemps et
de faire ainsi entrer plus de Cl- dans la cellule. …ce
qui l’hyperpolarisera davantage et la rendra encore moins excitable.
Comme vous pensez de plus en plus au cocktail qui approche, vous vous dites peut-être que c’est bien beau que
l’alcool hyperpolarise davantage des neurones, mais quels neurones et pourquoi cela nous rend plus volubile et plus
relaxe ?!?
Comme vous avez déjà bien intégré l’utilisation des
boîtes de navigation, vous remontez en haut de la page et cliquez sur cellulaire dans le boîte des niveaux d’organisation en
espérant trouver là des réponses à vos questions. https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_cl/i_03_cl_par/i_03_cl_par.html
On y découvre un schéma de ce qui
semble être un circuit nerveux entre
deux régions du cerveau où l’alcool semble avoir des effets. On peut lire…
Toutes les drogues
semblent augmenter, directement ou indirectement, la quantité de dopamine dans
le circuit de la récompense.
Allons voir plus en détail ce circuit de la
récompense en cliquant sur le lien. https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_cl/i_03_cl_que/i_03_cl_que.html
On y retrouve les connexions entre l’aire tegmentale ventrale et le noyau accumbens, ainsi que d’autres
régions du cerveau (comme l’hypothalamus, la substance noire, l’amygdale et
l’hippocampe) qui semblent aussi impliqués dans le circuit.
Comme vous avez de la suite dans les idées et que
vous êtes passé maître dans l’art d’utiliser la boîte des niveaux d’organisation,
vous cliquez sur cérébral pour
tenter de situer un peu mieux toutes ces structures dans le cerveau. https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_cr/i_03_cr_que/i_03_cr_que.html
Comme prévu, vous en trouvez quelques unes qui sont
situées dans le cerveau comme l’ATV, le nucleus accumbens ou l’amygdale, mais pas toutes celles que
vous aviez vu à la page précédente…
Comme vous êtes tenace et n’avez pas peur de la
complexité des choses, vous cliquez sur
avancé dans la boîte de niveaux d’explication dans l’espoir de trouver un
schéma plus complet. https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_03/a_03_cr/a_03_cr_que/a_03_cr_que.html
Et paf ! comme par magie, vous tombez justement
sur un schéma plus complet qui donne une idée de la complexité des connexions
réciproques unissant différentes structures impliquées dans le circuit de la
récompense.
Mais avec tout ça vous avez perdu un peu la trace de l’alcool, et l’appel du
cocktail se faisant décidément de plus en plus sentir, vous décidez de
faire le point sur votre trajet dans le site : vous êtes donc rendu au niveau cérébral avancé du thème sur le plaisir
et la douleur, sous-thème sur la
quête des plaisir. Et tout de suite vous pensez qu’un retour au sous-thème sur les paradis artificiels
au niveau cérébral avancé pourrait sans doute vous faire retrouver la trace des
effets de l’alcool sur le cerveau. https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_03/a_03_cr/a_03_cr_par/a_03_cr_par.html
Et encore une fois, vous avez visé juste !
(montrer le terme alcool qui est cliquable et le cliquer) ! (décidément,
vous êtes très forts…).
L'alcool affecte non seulement les structures de
base du circuit de la récompense mais aussi plusieurs autres qui utilisent le
GABA comme neurotransmetteur. Or le GABA
est l'un des neurotransmetteurs les plus répandus dans plusieurs parties du
cerveau incluant le cortex, le cervelet, l'hippocampe, l'amygdale ainsi que
les collicules supérieurs et inférieurs.
Le cortex et le GABA, c’est bon ça que vous
vous dites… Pour confirmer votre intuition, vous décidez de taper ces deux mots
dans le moteur de recherche, vous
lancez la recherche, et après avoir écarté le premier résultat qui semble être
plutôt un lien vers un autre site, vous arrivez à cette page où l’on parle
de
Vous commencez donc à avoir une petite idée de
ce qui se passe et, grâce à votre flair incroyable, vous allez trouver
directement l’information qui vous manque en allant au niveau cérébral de ce
sous-thème sur l’anatomie des niveaux d’organisation https://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_01/i_01_cr/i_01_cr_ana/i_01_cr_ana.html
Et en cliquant sur le cortex, vous confirmez
que « le cortex est cette partie du
cerveau qui permet à l’être humain d’être si différent des autres
animaux » (en l’occurrence de faire de la science et d’avoir des discussions
mondaines dans les cocktails bien arrosés). Et « qu’environ 75% des
100 milliards de neurones de notre cerveau se retrouvent dans les quelques millimètres
de matière grise du cortex. »
Et voilà comment, pressé d’en finir avec ce
site car sentant de plus en plus l’appel des petits fours, vous vous
dites qu’il serait grand temps d’aller désinhiber
un peu ce cortex en lui administrant une
dose appropriée d’alcool afin de potentialiser
les récepteurs au GABA qui sont si
répandus dans notre cortex, y
diminuant ainsi l’activité nerveuse et les fonctions supérieures qui lui sont associées, et permettant par le
fait même aux pulsions limbiques sous-corticales
de s’exprimer plus librement et ainsi vous faire goûter pleinement le fait que
l’espèce humaine est fondamentalement une espèce
non seulement sociale mais surtout très sociable !
Fin.
p.s. : j’aimerais
peut-être simplement ajouter en terminant que ce genre de promenade qu’on vient
de faire dans le site, il y en a plusieurs de balisée dans le site par
l’entremise de nos visites guidées qui
sont disponibles à partir de la page d’accueil où, à partir d’une question un
peu provocante comme :
1. Comment je peux dire autant de conneries quand je suis saoul ? ou
2. Pourquoi je me rends malade au lieu d'étrangler mon patron ?
on suit un enchaînement de
pages prédéterminées grâce à une petite animation Flash qui nous indique par un
lien cliquable dans sa bulle le chemin à parcourir dans le site pour obtenir
des éléments de réponse à la question.